Parents 101

juillet 17, 2014 Off By admin

Combien de fois cette semaine vous êtes-vous arrêtés pour vous féliciter d’être un parent? Oui, vous avez bien compris. J’ai bien dit se féliciter d’être un parent.

Aucune fois, ça c’est presque sûr!

Car cette semaine, vous êtes arrivés trois (3) fois en retard à la garderie. Vous avez dit à votre fille qu’elle ne ramassait jamais ses jouets et qu’elle était toujours en retard.  Vous vous êtes sauvés en cachette pour allez faire votre épicerie tranquille (et économiser).  Vous avez préféré lire votre journal en déjeunant, au lieu de parler avec vos enfants… Ensuite vous les avez faites garder pour aller au cinéma (surtout qu’ils n’y vont jamais, qu’ils disent). Et pour vous déculpabiliser, vous les avez emmenés manger au restaurant. Puis de retour à la maison, gêné de leur impolitesse envers la serveuse et mort de honte, vous leur avez reproché d’être des enfants mal élevés en leur promettant que c’était bien la dernière fois que vous les emmeniez souper au resto.

Bref, ce fût une semaine mémorable, somme toute assez tranquille, que de petits accrocs quotidiens. Rien de trop grave, rien pour alerter la DPJ. Comme à l’habitude, vous avez tout fait croche et êtes intervenus de façon naturelle et spontanée, pour ne pas dire impulsive et irréfléchie. En fait tout le contraire de ce qui est écrit dans les bons livres de « Comment devenir des parents. »  Maintenant vous savez que devenir parent est un choix mais le rester est un défi de tous les jours.

Êtes-vous encore des parents aujourd’hui? Bravo!!! Regardez-vous dans le miroir et dites-vous : « Yes!!! Je suis passé au travers!!! »

Je vous parle d’une semaine. Imaginez un (1) mois, un (1) an, dix ans, une vie!!! À ce rythme là, vous allez sûrement devenir un mauvais parent et rendus à l’âge adulte, vos enfants vous détesteront se disant, qu’eux, ils n’auront pas d’enfants. Ce n’est pas grave, félicitez-vous quand même car à 15 ans, peu importe, ils vous haïront. À 18, vous renieront. À 25, feront mieux que vous. À 30, vous demanderont conseil et à 40 avec de la chance, ils commenceront enfin à vous écouter.

Avez-vous remarqué, pour ceux qui ont déjà lu un bouquin du genre « Soyez un bon parent », que c’est toujours après les faits qu’on réalise comment on a été pourri dans notre intervention. On trouve toujours les bonnes solutions après avoir réglé le problème.

Imaginez la situation : il est 21 h et votre fillette de six (6) ans fait une crise parce qu’elle veut le toutou qui traîne depuis trois (3) mois sur la commode mais que sa grande sœur de huit (8) ans a décidé de choisir pour passer la nuit. Vous dites à la grande en finissant par lui enlever l’objet convoité : « Laisse-le lui. Tu as huit (8) ans. Elle est toute petite. » Et là, la grande se lance dans une de ces crises existentielles du genre : « C’est jamais moi, c’est toujours elle… heu…heu… »  pendant que la plus petite lui fait des grimaces pour signifier sa victoire. Puis là, vous leur dites : « Ok les filles, time out, cinq (5) minutes.  Je vais aller appeler ma mère (ou l’éducatrice) et lui demander conseil. »  IMPOSSIBLE!!!

Les bons conseils, c’est dans le feu de l’action qu’on en aurait besoin.  Aussitôt qu’on a le temps de les écouter, c’est que le problème n’existe plus. C’est bien simple, on n’a pas besoin de conseils quand ça va bien, mais quand ça va mal!!! C’est qu’être parent, ça ne s’apprend pas dans les livres, ni dans la vie des autres. Être parent, ça s’apprend en étant parent. Juste pour ça, bravo!!!!

Mes enfants m’ont vraiment convaincu de cette réflexion l’autre matin. Pendant que ma plus jeune vidait la pinte de lait dans mon café, que la plus grande criait après sa mère d’arrêter de lui arracher les cheveux (la peigner), mon fils, le plus sérieux du monde m’a demandé : « Papa, est-ce dur de ramasser du vomis? ». Le papa de répondre : « Oui mon p’tit gars! »…

Je vous le confirme, la vie de parents est un sport dangereux.  Dans mon cas multiplié par trois.

Voici un exemple typique : « Oui bonjour, c’est pour acheter le forfait familial pour le zoo. » – Parfait, pour quelle date et combien de personnes? « Le 15 juillet et nous serons cinq (5). » – Mais ça ne fonctionne pas, c’est pour les familles. « Mais nous sommes une famille! » – Ah bon! Vous voulez dire trois adultes, deux enfants. « Non une famille de cinq, une maman, un papa et trois enfants. » – Ah! C’est rare ça! Il y aura des frais supplémentaires pour la cinquième personne. « Pas de problèmes. » – Nous devons la compter comme un adulte. « Mais, elle n’a que 6 ans!!! » – C’est comme ça. Ce sera 75.00 $ « Est-ce que c’est juste le prix pour entrer? » – Pardon? « Est-ce qu’ils nous laisseront sortir à ce prix là? »

Un sport extrême. Je vous le dis. Appelez à l’hôtel et essayez de réserver une chambre pour cinq (5)!!! Ils croiront que vous faites parti d’une religion et vous demanderont si vous avez besoin d’un menu spécial. Un menu spécial? Oh oui!! Pop-corn, réglisse, chips, orangeade servis aux cinq (5) minutes, Nintendo, DVD, trampoline, piscine dans l’bain, et trois (3) amis de plus à coucher!!!! Olé!!!

Choisir un film avec des enfants de six (6), huit (8) et 10 ans, vous avez essayé? On n’en parle pas. Ce n’est pas le choisir le plus compliqué, c’est de l’écouter. Décider d’un style musical dans l’auto est une épreuve. Ça prendrait Annie Brocoli qui chante Skaterboy habillée en Barbie!!!

Êtes-vous encore là? Juste pour ça, flattez-vous la bedaine et dites-vous BRAVO!!!!

Comme vous voyez, il faut vraiment être courageux pour se lancer dans l’aventure parentale. Faut aussi être prêt à se séparer en deux (2), en trois (3) même. Alors quand vos parents vous diront : « On s’est fendu en quatre (4) pour toi mon p’tit gars ou ma petite fille ». Répondez-leur : « Bravo!!! »…

Et merci maman et papa d’avoir toujours été là!